jean charles's blog

Le Puy en Velay - St Jean Pied de Port : préparatifs

Pause casse croute

Mandrin à l'échauffement

En ce dimanche 3 mai, nous complétons notre préparation par une rando dans la forêt de La Braconne ( près d'Angoulème ) accompagnés d'amis et de leurs trois ânes.Nous avons fait 19,5 km dans la forêt par un temps très agréable.Ce fût une belle et bonne dernière journée d'entraînement.
Le nouveau départ est prévu pour  mercredi 13 mai 2009 avec ânes bâtés.
Tout d'abord en voiture (et van ) jusqu'au Puy en Velay d'où nous partirons  en direction de Saint Jean Pied De Port  le 14 mai à 7 h, en espérant aller  jusqu'à St Jean.

De nouvelles photos et commentaires suivront .........peut-être !!

Le retour

Carte du chemin

Train qui nous raméne jusqu'à Hendaye

Nous avons passé une bonne nuit.Réveil à 7,préparatifs des sacs à dos,puis petit déjeuner dans la cuisine en compagnie d'un "Jésus .Christ " qui est parti de Lorraine et qui marche depuis 14 mois, très "catho"......pas d'atomes crochus.Il pleut des cordes et pour rejoindre la gare, nous devons bâcher pèlerins et sacs à dos.C'est moins dur de quitter Santiago dans ces conditions.Le train partira à 9 h10 avec un peu de retard pour un long parcours de 800 km .Nous ferons 11 h 30 de train.Nous refaisons le parcours dans l'autre sens et parfois nous apercevons des lieux connus .
Nous arrivons à Hendaye, il fait nuit et ne savons pas où dormir, l'hôtel Santiago est fermé.Il reste quelques chambres à l'hôtel de la gare, où nous passerons la nuit.
Demain, nous reprendrons le train pour Angoulème et avec le sac à dos, nous ferons le chemin jusqu'à la maison à pied.Qu'est-ce que 2 km ?...
Fin du chemin ! .
C'est très très dur de reprendre le quotidien...Nous allons repartir, c'est sûr,nous avons attrapé le virus.
Déjà un projet se dessine : Le Puy en Velay - St Jean Pied de Port pour la mi-mai  2009 , certainement avec nos compagnons à quatre pattes...un refrain : ultreïa ! suseïa ! ( chant des peregrinos) résonne dans nos oreilles ...



ps : Jeanne s'était faite une déchirure musculaire sous le pied gauche............. en voie de guérison.

Santiago - Cabo Fisterra

Aujourd'hui, nous allons au Cap Fisterra( la pointe la plus à l'Ouest de l'Europe .Nous devions y aller à pied ( 3 j de marche ) mais l'état du pied de Jeanne ne nous permet pas ce petit supplément ( déjà pas mal qu'elle soit arrivée à Santiago ) Nous prendrons donc le bus.Deux heures trente de virages sur une route côtière. Arrivés à Fisterra (la ville) nous décidons d'aller au cap à pied et éventuellement d'y manger.Trois km de montée (facile).Il fait un temps splendide, on se croirait au bord de la Méditerranée tant les couleurs sont belles et contrastées .Au cap, je brûle comme c'est la coutume des pèlerins,  mes  vieux habits ( en réalité,juste mes chaussettes) et comme le restaurant du cap est fermé, nous redescendons manger des fruits de mer à Fisterra.Nous faisons un très bon repas dans un restaurant qui donne sur le port .
On se repose au soleil sur un banc face à la mer , des "hello" : ce sont nos amies Canadiennes qui arrivent à 4, 2 sont restées à Santiago (chute de l'une d'elles )
On s'embrasse chaleureusement nous ne nous reverrons plus .
Retour sur Santiago, 3 heures de bus  cette fois-ci ! la côte est belle :beaucoup de petits ports blottis  dans des anses , peu d'exploitation touristique c'est un endroit encore très préservé.On  se remplit les yeux en silence ...
Arrivés à Santiago , on achète en vitesse avant la fermeture des boutiques les derniers souvenirs (pas trop lourds , on pense à nos quatre petits enfants ,à nos grands enfants,  à nos amis gardiens de la maison , à nos mamans ...)
On achète un dîner léger, on range avec soin toutes nos affaires ,on se retrouve quelques -uns dans la cuisine vers 21h , on mange en silence ,on est au lit à 22h.

le 19 octobre à santiago

Cathédrale

Cathédrale de Santiago

Nous sommes trente dans un dortoir au séminaire de Santiago, malgré l'habitude de la promiscuité, il n'est pas facile de bien dormir.Comme nous sommes habitués à nous lever de bonne heure, nous voila sur pied dès 7 h 30.Petit déjeuner dans la "cocina" puis départ en ville et pour la première fois sans les sacs à dos.En effet,au Séminario Menor chaque pèlerin dispose d'un placard qui ferme à clef et contrairement aux autres albergues, on peut rester plusieurs nuits de suite.Nous passons par la gare pour réserver nos billets de train pour le retour et allons visiter la ville endormie.Il fait très beau et doux,la ville nous paraît déjà beaucoup plus belle.Nous remontons à la cathédrale et retrouvons  quelques pèlerins connus: Bert,le hollandais qui prenait son temps mais doit rentrer d'urgence à la maison, Andrew, l'anglais qui ne s'attarde pas et continue sur Fisterra et encore et toujours nos copines  canadiennes.Il est 10 h et nous prenons le temps de visiter le musée de la cathédrale (intéressant)Nous le quittons à 11h15 et entrons dans la cathédrale qui est déjà pratiquement pleine pour la messe des pèlerins à 12 h.Nous sommes dimanche et certains pèlerins s'arrangent pour être à Santiago ce jour là.En effet , le dimanche on actionne  le fameux  "Butafumeiro ", énorme encensoir de plus de 50 kg, qui  purifie  l'atmosphère.(au Moyen Age, le pèlerin sentait mauvais... et encore certains en 2008 ).
Point de "Butafumeiro ".Jeanne demande à des espagnols pourquoi ? Il est en panne.....Pourtant jeudi dernier, ils l'ont  fait marcher.La télévision danoise qui voulait le filmer a payée : 430 €.Nous apprendrons également qu'il a marché le lendemain lundi : un bus d'autrichiens a fait la quête...Bravo à l'église catholique espagnole !!!
Après la messe, on est allé manger à la "Casa Manolo" restaurant traditionnel du pèlerin.Enormes portions !
Nous repassons à l'albergue pour nous reposer et constatons que dans les sous sols, il y a lave-linge, séche-linge, ordinateurs avec internet...tout ce qu'il faut au pèlerin.Du coup, nous trouvons l'albergue bien plus confortable, bien située dans Santiago, près de la gare, et décidons d'y rester une nuit de plus.Après avoir lavé le linge, fait la sieste, nous retournons  faire quelques achats.Nous dinerons à la cafétaria "le Paris" puis retour à la chambre.Il y a encore plus de monde que la veille.Je m'endors à 9 h mais Jeanne qui est restée faire quelques cartes postales m'a raconté qu'il y avait eu des accrochages entre pèlerins: entre le bruit des sacs plastiques ,les lampes électriques et les ronflements ; il y a quelques énervements  .Je n'ai rien entendu., comme d'habitude je me suis endormi dans les 5 minutes qui suivent le coucher !

le 18 octobre : Pedrousa - Santiago : 21 km

entrée sur la commune de Santiago

Monte de Gozo

borne 0 à Santiago

Nuit un peu agitée à l'hôtel,ça sent la fin du voyage d'où une certaine nervosité.Réveil à 7 h, petit déjeuner dans la chambre( méthode pour un cafe con leche : un petite bouteille, du café soluble ,du lait concentre nestlé ,l'eau chaude du robinet...on agite le tout et on a une boisson chaude pour démarrer !!) départ 8 h pour la dernière étape.Le temps est couvert mais il ne pleut pas.Nous marchons de bon matin à la lampe électrique dans les bois d'eucalyptus (un régal), il ne manque que les loups pour nous faire peur.Il y a beaucoup de monde et il en sort de temps en temps du bois (  la pause pipi sans doute ).On a marché ainsi  jusqu'à Villamayor où nous nous sommes arrêtés manger notre pomme avec des amandes .Nous n'aurons plus besoin de réserves.Il y a de plus en plus de pèlerins " touristes ", on se demande d'où ils sortent.Maintenant, il nous tarde d'arriver et pourtant je ne voudrais pas que l'aventure s'arrête,ça me fiche un coup au moral !!
La montée vers Monte de Gozo est troublante, on ne se parle plus.L'arrivée au sommet n'est pas "magique" comme on le croyait:le monument construit pour la visite du pape Jean Paul II aux journées mondiales de la jeunesse en 1989 est très voyant , sans grâce,  et la soi-disant vue sur la ville de Santiago se limite surtout à la vue sur une ville ordinaire et sa banlieue industrielle.
Nous avions faim en arrivant ici et pourtant nous poursuivrons sans un mot sur Santiago.
Nous mangerons un sandwich à l'omelette avec fromage ( excellent ) dans un bar qui s'appelle "Le Caminante ".Nous voyons passer des grappes de pèlerins  derrière la vitre .Nous sortons et nous  nous dirigeons vers la cathédrale.Nous sommes une fois de plus déçus, il y a des policiers partout.Un grand mariage de personnalités en présence du  1er ministre (parait-il) a déclenché ce déploiement de forces.Nous nous faisons prendre en photo vite fait sur le point zéro devant la cathédrale par 2 jeunes "pèlerins cyclistes" aucun de nos compagnons de route en vue .... nous allons  au bureau des pèlerins faire tamponner la crédencial et obtenir la Compostela*.Nous sommes fatigués et mal renseignés, on a beaucoup marché avant de trouver refuge au Seminario Menor  , il y a une certaine tension entre nous, de la déception , de la fatigue , la fin du rêve ... .Diner en ville puis coucher  tôt ....ça ira peut-être mieux demain !!!

*compostela : attestation (en latin) délivrée aux pèlerins qui ont fait au moins 100km à pied ou 200km en vélo

le 17 octobre :Castaneda - Pedrousa : 25 km

Forêt d'eucalyptus à As Calzadas

Nous étions seuls dans l'albergue et avons passé une très bonne nuit.Nous avions demandé à quelle heure était servi le petit déjeuner :8 h .A 8h 10 toujours personne, nous décidons de partir .Aujourd'hui, nous prenons notre temps.Nous avons 25 km à faire, mais ne sommes pas pressés d 'arriver.Cela sent la fin de l'aventure et tout le monde traîne un peu des pieds.
Le temps est couvert mais il ne pleut pas.Malgré l'heure tardive, il fait encore nuit.Nous marchons tranquillement jusqu'à Arzua où nous prendrons un petit déjeuner.Nous repartons pour Salceda où nous prévoyons de manger.Entre les deux villages, nous rattraperons les canadiennes,parties pourtant avec 3 km d'avance sur nous, mais elles trainent elles aussi.Nous faisons quelques photos de groupe au milieu des bois d'eucalyptus.A Salceda, il y a beaucoup de nouveaux venus ( d'où sortent-ils à 2 jours de l'arrivée ?).Nous continuons vers Santa Irene où nous pensions coucher.Le soleil fait son apparition,le chemin est splendide et facile, en plus cette odeur d'eucalyptus !!!!
Finalement, le refuge est trop près de la route nationale et comme la forme est revenue nous irons jusqu'à Pedrouza à l'hôtel Compas.Nous serons les seuls pèlerins à coucher à l'hôtel, les autres sont répartis dans les différentes albergues qui ne manquent pas si près de Santiago.

le 16 octobre : Palas de rei - Castaneda : 23 km

Eglise de Melide

Très mauvaise nuit à Palas de Rei.Nous n'etions que 3 dans la chambre et aurions pu être tranquilles, c'était sans compter la proximité des toilettes avec le bruit de la chasse d'eau et surtout la lumière.Mon lit n'était sépare des wc que par une vitre opaque.
Il pleut ce matin.Nous avons décidé compte tenu de l'état de santé de Jeanne ( mal au pied et rhume d'aller jusqu'à Melide et de voir.)
Arrivés à Melide, nous cherchons tout d'abord une pharmacie pour acheter du paracetamol (0,85 € les 20 comprimés !!!) puis un bar pour dejeuner.Celui dans lequel nous sommes entrés ne fait pas les sandwichs et Jeanne a dû aller chez le boulanger voisin pour acheter des " empanadas " (très bon).
Il est 13 h 30 et nous décidons de repartir sachant qu'il nous faudra faire au moins 8 km avant de trouver une albergue.
Arrivés à Castaneda, après une montée éprouvante, nous nous arrêtons à l'albergue "Santiago" qui nous parait fermée.Nous allons voir au bar en dessous.La patronne nous indique qu'il reste une chambre.Installation, douche, sieste,internet ,tout est parfait.De plus la patronne est sympa, nous dinerons là ce soir.
Jeanne a épuisé ses 6 paquets de kleenex et souffre du pied gauche ...Il ne nous reste que 44 km avant Santiago et elle espère bien aller au bout...........

le 15 octobre : Portomarin - Palas de Rei : 25 km

porte de l'église de palas de rei

Bonne nuit pour moi, moins bien pour Jeanne qui n'est pas très en forme, elle a mal à la gorge et son pied gauche commence à lui faire mal.Nous partons dans la nuit brumeuse.Il fera très beau une fois le jour levé.Nous rencontrons comme tous les matins depuis quelques jours l'allemand ( un des 14 ) qui suit le groupe en voiture avec madame et les bagages et qui pour faire un peu d'exercice fait des aller retour à pied sur le chemin pour retrouver ses compatriotes ( ou se donner bonne conscience ?)

Nous marchons jusqu'à O Porto.J'appelle le gardien de nos ânes qui me confirme que tout va bien.Nous hésitons à manger ici, mais pensons qu'il est un peu tôt et poussons jusqu'à Lestedo.Malheureusement le restaurant indiqué sur le Miam Miam Dodo est fermé et nous devons continuer malgré l'heure tardive ( 13 h 40 ) jusqu'à A Brea, 2 km plus loin.Jeanne commence à avoir sérieusement mal au pied gauche et les 3,5 km qu'il nous reste à parcourir pour atteindre Palas de Rei sont très pénibles.Comme c'est une ville où il n'y a rien à visiter, nous allons nous reposer.Au diner, nous mangerons pour la première fois du "pulpo"( mets traditionnel de la Galice ) en compagnie d'un Luxembourgeois ( le seul de cette nationalité que nous ayons rencontré )

le 14 octobre : Sarria - Portomarin : 22,6 km

Retenue de Belezar à Portomarin

Chemin vers Morgade

Très bonne nuit jusqu'à 6 h, heure à laquelle les allemands commencent à se lever et à 6 h 30 ,ils allument le dortoir.Nous nous levons de suite puis allons faire l'ouverture du bar d'à coté : il est 6 h 50.Nous partons pour la première fois à 7 h 20 dans la nuit noire.La sortie de la ville est immédiate et nous nous retrouvons à marcher à la lampe électrique.Le temps est couvert mais il ne pleut pas.Après quelques km, des ombres nous surprennent:un couple de brésiliens en panne de pile.Nous cheminerons un bout de chemin ensemble, jusqu'à ce que le jour se lève.Nous nous arrêtons au bout de 8 -9 km pour manger une pomme et le reste de nos amandes.
(nous avons toujours deux pommes et un paquet d'amandes en réserve).
Nous arrivons à la BORNE 100 KM , nous sommes déçus, nous attendions au moins un stèle ...en fait c'est une borne ordinaire, toute taguée...
Il y a un bar pas loin et nous en profitons pour faire tamponner nos crédentials (km100).Nous marcherons sans nous arrêter jusqu'à Portomarin.L'albergue où nous avions prévu de nous installer est fermée (fermée le mardi ).Nous nous rabattons sur l'albergue O Mirador où nous avons une très belle vue sur la retenue d'eau.C'est un lac artificiel retenu par le barrage de Belezar.L'ancienne ville de Portomarin a été noyée en 1962, sous les eaux du lac.Seuls quelques monuments dont l'église ont été démontés et reconstruits au nouveau bourg.Nous retrouverons un peu plus tard nos canadiennes avec lesquelles nous boirons une bière sur la terrasse de l'albergue  baignée de soleil  avec vue sur le lac (les eaux sont très basses et l'on aperçoit les vestiges  de l'ancien village.)
On aimerait ralentir le temps , les derniers km sont en vue !

Il reste 100 km

le 13 octobre : Triacastela - Sarria : 18,5 km

Fresque murale à Sarria

Départ sans manger de l'albergue, mais nous ne tarderons pas à trouver un café pour le petit déjeuner, le centre ville est à peine à 1 km et ils ouvrent tous vers 7 h pour alimenter le pèlerin.Lorsque nous repartons, il fait presque jour.On décide de prendre le chemin le plus court par San Xil.Après quelques kilomètres, un chien méchant effraye une jeune asiatique qui nous précède.Il est attaché mais avec une chaîne beaucoup trop longue qui lui permet de traverser le chemin.Bon nombre de pèlerins ont dû avoir peur ce matin.
Le temps est superbe et nous marchons au dessus des nuages.Les chemins sont agréables.Nous passons sans encombre le point culminant de la journée, le Pena Bicuda : 928 m, puis c'est une longue descente jusqu'à Sarria.Nous nous arrêtons à Furela prendre un petit "en cas" où nous retrouverons tous ceux qui depuis ce matin nous ont dépassés.
Nous arriverons à l'albergue de Sarria à 14 h après une sévère montée dans la ville.Nous nous retrouvons avec un groupe d'allemands, ils sont 14, qui comme d'habitude occupent le terrain et font fuir 3 québécoises.Nous avions décidé d'aller manger une pizza en ville, mais la distance et le dénivelé nous font choisir le restaurant d'à coté.Visite rapide de l'église puis coucher.Les allemands chahutent un peu mais tout s'arrête à 22 H.